La 5G à Bruxelles ? Pas pour l’instant

Brussels Grande Place | Taken with Huawei P30 Pro, March 2019, DRSC Media

Les réseaux 4G actuels saturent régulièrement dans plusieurs quartiers de Bruxelles, et la 5G pourrait être la solution pour régler ce problème. Malheureusement, on dirait qu’il faudra attendre encore un peu plus longtemps pour ne plus naviguer en « Edge » ou 3G au centre-ville ou dans le Quartier Européen lors de la pause de midi.

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Tandis que plusieurs capitales et villes européennes parlent déjà du déploiement du réseau 5G, avec de nombreux opérateurs confirmant que le réseau sera déployé et prêt à l’usage dès 2019-2020 (notamment en France, par exemple), à Bruxelles, il n’en est rien. A ceci s’ajoute le fait que garder les antennes 4G est problématique, et qu’il est impossible de construire de nouvelles antennes dû aux normes de santé très sévères sur les ondes électromagnétiques….

Le problème à Bruxelles est assez complexe. La ville dispose de quelques-unes de normes les plus strictes de l’Europe en termes d’émission d’ondes, ne permettant donc pas d’installer plus d’antennes. La mise à jour du réseau 3G vers la 4G en 2013-2014 avait déjà été problématique et des plaintes sont déposées toutes les années contre les antennes 4G. Il faut aussi dire que chaque antenne est taxée, en dépendant de la commune, entre 10 000 et 30 000 euros.

En Belgique, les premières villes à bénéficier de la 5G pourraient être Liège ou Anvers, laissant Bruxelles, la capitale européenne, dans une mauvaise situation compétitive dans le marché digital et des nouvelles technologies.

En effet, plusieurs compagnies digitales bruxelloises se sont déjà plaintes du manque à gagner dû à l’absence de la 5G, ne leur permettant pas de développer des applications pour cette technologie. Elles sont même prêtes à investir dans le déploiement du nouveau réseau.

La Commission Européenne a aussi demandé à chaque pays de l’Union d’avoir une ville équipée de la 5G d’ici 2020. Tenant compte que les négociations entre autorités, operateurs et partis politiques n’avancent pas, Bruxelles pourrait bien ne pas devenir le représentant de la Belgique dans cette politique européenne.

Les avantages de la 5G ne sont pas aussi impressionnants que les avantages du passage de la 3G vers la 4G, qui impliquait plus de capacité et de vitesse. La 5G est, certes, au minimum 10 fois plus rapide que la 4G, mais les utilisateurs ne remarqueront pas la différence dans la vitesse (sauf peut-être ici à Bruxelles…), le réel avantage se trouvant, cette fois-ci, dans les objets connectés, le célèbre « IoT » (Internet of Things) dont on parle tellement de nos jours.

L’une des applications principales de la 5G seront les voitures connectées ou autonomes, ainsi que la régulation du trafic, avec des feux-rouges connectés qui analyseraient le trafic en temps réel et resteraient rouges plus ou moins longtemps en dépendant d’autres zones pour ainsi fluidifier le trafic et réduire les bouchons. L’éclairage public connecté pourrait aussi réduire la consommation énergétique, en allumant et éteignant les réverbères dès qu’il fait jour. Un autre exemple est l’utilisation de divers assistants à la maison, qui font tous partie du IoT. Caméras de sécurité, allumage intelligent, aspirateur robot, frigo, tous ces objets auront besoin d’un réseau plus performant pour pouvoir être connectés et utilisés sans saturer davantage le réseau.

Mais, en réalité, la principale utilisation et application de la 5G se fera dans l’industrie. Tout pourrait être connecté, depuis les réseaux de distribution d’électricité, eau et gaz, jusqu’aux usines, en passant par le bétail. L’un des principaux acteurs de la 5G, Huawei, montre régulièrement des cas et des exemples où la 5G et l’IoT pourraient être utilisés, et bénéficier aussi bien les industries que le consommateur final du produit. D’après Huawei, vers 2025, il y aura 100 milliards d’objets connectés dans le monde.

Les premiers smartphones 5G arriveront vers la fin de 2019-début 2020. Quelques-uns des smartphones actuellement disponibles sur le marché sont déjà « prêts », étant donné qu’ils sont compatibles avec la 4.5G. Les premiers smartphones disponibles sur le marché pouvant utiliser la 4.5G fut le Mate 10 et le Mate 10 Pro, de chez Huawei. Leurs modèles les plus récents, le P20 et le P20 Pro, sont eux aussi prêts pour le futur.

En conclusion, pour pouvoir profiter du futur de la technologie et de la connectivité, on doit… ne pas vivre à Bruxelles. Eh bah tant pis, à midi nous nous en sortirons avec notre connexion « Edge » sur notre smartphone compatible avec la 4.5G.