L’Europe traverse une semaine assez bouleversée en termes de politique et d’unité, devant faire face à la crise migratoire la plus grave depuis quelque temps.
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Article original publié le 18/6/2018
Tout a commencé il y a une semaine, lorsque le nouveau gouvernement italien a fermé l’accès aux ports italiens à un bateau d’une ONG, l’« Aquarius », qui revenait en Europe chargé d’immigrants sauvés dans la Méditerranée au large de la côte libyenne. Le gouvernement italien avait proposé que le débarquement des immigrants se fasse à Malte, mais eux aussi avaient refusé.
En apprenant la situation, le nouveau président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, avait proposé que le navire vienne en Espagne, à Valencia. Aussi bien les maires de Valencia que de Barcelone avaient montré leur soutien pour que le bateau vienne dans leurs ports. Après quelques doutes concernant la distance entre le bateau et le port de destination, la proposition espagnole avait été acceptée. La Marine italienne avait approvisionné le bateau pour réaliser le voyage et deux bateaux avaient escorté l’ « Aquarius » pendant le voyage. Ils sont arrivés à Valencia dimanche matin. Le déploiement prévu pour accueillir les près de 630 immigrants est impressionnant : quelque 2 300 personnes les prendront en charge. Parmi ces 2 300 personnes, il y aura un millier de volontaires de la Croix Rouge, 400 policiers nationaux, une centaine de policiers locaux, 400 traducteurs, 70 traducteurs légaux et près de 150 personnes du département de Santé de la Comunidad Valenciana. À ceci il faut ajouter 600 journalistes accrédités de près de 140 médias différents, à cause de l’impact médiatique de cette affaire.
La France a déjà exprimé sa solidarité envers le gouvernement espagnol et a offert d’accueillir les immigrants de l’« Aquarius » qui voudraient se rendre au Pays de Galles.
Tandis que tous les journaux parlaient de cette affaire, les gens oubliaient qu’en moins de 48 heures quelque 900 personnes arrivaient aux côtes andalouses, mettant ainsi sous pression l’infrastructure d’accueil andalouse qui ne dispose pas des ressources nécessaires pour accueillir autant de gens.
A Ceuta et Melilla, le gouvernement espagnol semble vouloir enlever les lames placées au-dessus des clôtures, lames placées là sous le gouvernement de Zapatero en 2005. L’objectif était alors de dissuader les potentiels immigrants d’essayer de sauter par-dessus les clôtures de la frontière, quelque chose qui arrive fréquemment dans ces deux villes espagnoles.
La polémique migratoire est arrivée jusqu’en Allemagne où plusieurs partis critiquent la politique migratoire de « portes ouvertes » menée par Merkel. Malgré ces critiques, la chancelière continue de défendre cette idée et cela constitue une des principales raisons de l’augmentation de l’extrémisme et du pouvoir/votes des partis populistes.
D’autres critiquent la politique migratoire actuelle affirmant que porter secours aux bateaux d’immigrants et les sauver en haute-mer ne contribue qu’à aider les criminels en charge du trafic des immigrants et à leur donner une garantie additionnelle pour qu’ils réussissent à échapper à la justice. Tout ceci est en partie vrai étant donné que les trafiquants peuvent démontrer aux immigrants que s’ils payent pour la traversée, ils arriveront en Europe en vie. D’un autre côté, il semble bizarre que les bateaux européens, aussi bien d’organisations gouvernementales que d’ONG, se trouvent dans les eaux internationales et sauvent des gens qui arrivent dans des bateaux de fortune, bateaux qui n’auraient pas pu résister la traversée si on les avait laissés à leur sort.
Les membres européens doivent rapidement décider quel sera leur position sur la question des immigrants, tenant compte qu’au rythme actuel ce problème pourrait mettre fin à l’Union.
Pendant que nous finissions cet article, deux autres navires chargés d’immigrants sauvés près de la Lybie sont arrivés en Italie et demandent un port pour y accoster. Pour l’instant, l’Italie a refermé ses ports.